Via Dolorosa ou Le chemin de croix

La Via Dolorosa ou Vie douloureuse est plus communément appelée en français Le chemin de croix. Il s’agit d’un parcours qui a été tracé dès le Moyen-âge, revenant sur des évènements qui ont eu lieu au tout premier siècle de notre ère, retraçant le chemin et les évènements qu’a dû traverser Jésus après sa condamnation à mort par Ponce Pilat. Comme il était de coutume à cette époque, la condamnation à mort des juifs par les romains s’illustrait par une crucifixion, qui dans ce secteur géographique avait lieu sur la Golgotha (Calvaire ou Lieu du Crâne).

Ainsi Jésus, une fois la sentence décidée, dû porter la croix jusque sur le mont de la Golgotha. Croix sur laquelle peu de temps après il fut crucifié. Ceci explique le choix du nom donné à ce parcours : Le chemin de croix. Ce parcours attire les pèlerins depuis le début du christianisme jusqu’à ce jour, pour refaire le chemin où Jésus a vécu ses dernières heures, pour apprendre quelles ont été ses souffrances et s’arrêter en cours de route sur les stations devenues saintes.

D’après les catholiques, la Via Dolorosa actuelle est un chemin de 14 stations (dans les autres communautés, le décompte peut être différent). Ainsi, tous les vendredis les moines franciscains (catholiques) y organisent une procession jusqu’au Saint Sépulcre où s’y trouvent les station 10 à 14.

Pour accéder au parcours, il faut passer par l’une des sept portes ouvertes de la muraille de la vieille ville de Jérusalem, la seule qui donne vers l’Est : la Porte des Lions. Celle-ci fut construite au XVIe siècle par Soliman le Magnifique et porte différents noms: les Arabes l’appellent “Bab el Miriam”, du fait de sa proximité avec le tombeau de Miriam qui en français est Marie, la mère de Jésus-Christ.

Les chrétiens l’appellent “La Porte de Saint-Etienne” du fait de sa proximité avec la Basilique Saint-Etienne. Saint-Etienne étant le nom du premier martyr qui fut d’après la tradition, lapidé à cet endroit. C’est donc à partir de cette porte que les chrétiens commencent les processions du “Dimanche des rameaux” (premier jour de la semaine sainte avant la semaine de Pâques, commémorant l’entrée de Jésus dans la ville de Jérusalem après avoir descendu le Mont des oliviers).

Juste avant d’arriver à la première station du Chemin de croix, et une fois avoir traversé la Porte des Lions, il est recommandé de s’arrêter à l’Eglise Sainte-Anne. D’après la tradition catholique, c’est ici que ce serait trouvée la maison d’un couple pauvre mais toujours charitable : Hannah (nom en hébreu de Anne) et Joachim, parents de Miriam (la Vierge Marie) mère de Jésus.

On y trouve également des escaliers qui conduisent à une grotte, la crypte dans laquelle la Vierge Marie serait née. On y trouve également des ruines d’importantes églises de l’époque byzantine et des Croisées, ainsi qu’un temple romain et deux anciens bassins (piscines de Bethesda où s’est déroulé le miracle de Jésus qui guérit un paralytique selon les évangiles). L’église date du XIIe siècle (construite par les Croisées) et l’entrée est payante.

Station 1 : Forteresse Antonia

Sur la première station de la Via Dolorosa se trouve aujourd’hui une école primaire arabe Al-Omriya. A l’époque de Jésus-Christ se trouvait la Forteresse Antonia dans laquelle il fut condamné à la crucifixion et la mort par Ponce Pilate.

Station 2 : Eglise de la Flagellation et Eglise de la Condamnation

Cette station se trouve juste en face de l’école Al-Omriya (on peut y voir le chiffre romain II en métal). C’est donc ici que Jésus aurait d’abord été flagellé par les soldats romains après sa condamnation et où il aurait reçu la couronne d’épines et d’un vêtement servant à l’humilier. C’est donc à partir d’ici que Jésus commença à porter sa croix et ce jusqu’à la Golgotha où il a été crucifié (c’est-à-dire jusque dans l’église du Saint Sépulcre).

Arc Ecce Homo

Cet arc est appelé “Ecce Homo” ou en français “Voici l’Homme”, du fait que d’après la tradition c’est ici que Ponce Pilate se serait placé face au peuple avec Jésus en le présentant: “Voici l’homme” que je condamne. Cet arc ne faisait pas parti de la forteresse Antonia comme on pourrait le penser, du fait de sa proximité avec elle, mais d’un arc de Triomphe construit par l’Empereur Hadrien presque 100 ans après la mort de Jésus.

Stations 3 & 4 : Chapelle et Église Arménienne

Ces deux stations se situent au même endroit avec deux entrées distinctes. La station (3) de la chapelle est la place où d’après la tradition, Jésus s’est effondré pour la première fois en portant la croix. Cette chapelle fait parti de l’église voisine qui appartient à la communauté arménienne-catholique.  La station (4) de l’église arménienne est la place où Jésus rencontre sa mère Marie qui le voit souffrir.

Station 5 : Simon de Cyrène

A cette station se trouve une petite chapelle dont le linteau de la porte porte une inscription en latin qui signifie “ Simon de Cyrène aide (Jésus) à soulever la croix”. Il n’y a aucune information sur ce personnage en dehors du livre des évangiles de Luc. Il s’agissait probablement d”un juif qui se rendait en pèlerinage au Temple à Jérusalem.

Avant que la chapelle ne soit construite (1889), cette station était marquée par une pierre enfoncée dans le mur sur laquelle il y aurait eu la marque du touché de la main de Jésus lors de son parcours vers la Golgotha. C’est pourquoi les pèlerins caressent généralement cette pierre pour se joindre à la souffrance de Jésus.

Station 6 : Église grecque-catholique _ Véronique essuie le visage de Jésus

Cette église aurait été construite en ce lieu du fait de l’ancienne tradition (XVe siècle) qui stipule que c’est ici que résidait Véronique : elle aurait vu Jésus porter la croix et vint lui essuyer la sueur et le sang qui coulaient sur son visage. L’histoire raconte qu’à ce moment-là les traits de son visage se sont “imprimés” sur son voile.

Aujourd’hui ce voile est une relique religieuse qui se trouve à Rome, dans la basilique Saint-Pierre. On lui attribue de nombreux miracles.

Station 7 : Porte du Jugement

C’est au niveau de cette chapelle franciscaine (1875) que Jésus serait tombé sous le poids de la croix pour la deuxième fois d’après une tradition non écrite dans le Nouveau Testament.  Dans la chapelle se trouvent deux grandes colonnes qui d’après les archéologues sont des vestiges des piliers centraux du Cardo romain (rue principale de la ville).

Station 8 : Mur extérieur du monastère grec-orthodoxe

Sous le panneau qui indique la 8eme station se trouvent des inscriptions : la lettre V majuscule qui symbolise la victoire ainsi que des lettres grecques indiquant le nom “Jésus le Messie”. C’est à cette station que Jésus s’adresse aux femmes pieuses de Jérusalem qui le suivent et se lamentent sur son sort. Dans l’évangile de Luc, Jésus s’adresse à elles : “Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi mais sur vous même et sur vos enfants”.

Station 9 : Porte du patriarcat copte de Jérusalem

Cette église orientale (dont les fidèles sont pour la plupart en Egypte) est le site qui a été identifié d’après la tradition comme étant celui où Jésus serait arrivé à bout de force et tombé pour la troisième fois à quelques mètres à peine de la Golgotha. Toujours d’après la tradition, c’est également ici que les croyants coptes seraient arrivés avec la Reine Helena pour participer à la construction de l’Église du Saint-Sépulcre.