Eglise du Saint-Sépulcre : lieu de la crucifixion du Christ

Si l’on devait se baser uniquement sur les découvertes archéologiques, le lieu de la crucifixion, mort et résurrection de Jésus-Christ serait impossible à donner avec exactitude. Bien qu’il y ait de nombreux éléments encourageants à penser que l’église du Saint-Sépulcre soit “le lieu”, c’est finalement une très ancienne tradition chrétienne qui y place le tombeau de Jésus.

Ce sera au moment de la révolte juive, avec à sa tête Bar Kohba, contre l’Empire Romain en 132 à 135, que l’empereur Hadrien fit détruire tous les lieux saints juifs et judéo-chrétiens de Jérusalem qui deviendra “Aelia Capitolina”. A cette même période, le souvenir de la localisation de la tombe de Jésus-Christ sera perdu (IIème siècle). Ainsi, à l’emplacement de la future basilique de l’Eglise du Saint-Sépulcre, l’empereur Hadrien fit bâtir une grande esplanade avec un temple dédié à Jupiter et Vénus (aphrodite).

Golgotha : lieu de l’exécution

Le site où Jésus aurait été exécuté est appelé “Golgotha” ou lieu du crâne ou encore Calvaire, par les évangiles qui la localisent tout près de Jérusalem, c’est à dire à l’extérieur de l’enceinte fortifiée de la ville à l’époque préchrétienne (donc aujourd’hui à l’intérieur des murailles de la vieille ville de Jérusalem).

Le site de la Golgotha (qui est donc dans l’église du Saint-Sépulcre) n’est pas choisi au hasard: dans la tradition judéo-chrétienne, il s’agit du lieu où le premier homme sur Terre Adam est né, y a péché et où son corps s’est enfoui dans la terre. Ainsi, ce lieu de la crucifixion du Christ fait de lui le nouvel Adam dans la théologie chrétienne : Jésus est sur Terre pour réparer la faute originelle d’Adam et Eve.

Pour autant, il n’y a aucune découverte archéologique qui permette d’attester avec certitude que la Golgotha fut véritablement le lieu de la crucifixion de Jésus jusqu’au IVème siècle: a cette époque, Sainte-Hélène (mère de l’empereur Constantin) aurait eu une révélation quant à la position de la tombe de Jésus (c’est à dire le site du Saint-Sépulcre actuel) via un rêve. Cette découverte laisse à penser que la communauté chrétienne de Jérusalem aurait conservée malgré tout une tradition forte de pèlerinage sur l’endroit approximatif du lieu de crucifixion et du tombeau de Jésus-Christ.

A la même période (325), lors du premier concile de Nicée, l’évêque Macaire de Jérusalem confirma à l’empereur Constantin la position “exacte” de la crucifixion et inhumation du Christ. Ainsi, Constantin (qui s’était converti quelques temps auparavant au christianisme) fit démolir le temple de l’empereur Hadrien et creuser sous la grande esplanade : c’est là que la tombe de Jésus aurait été retrouvée d’après Eusèbe de césarée. Au-dessus de la tombe, qui était entourée d’une masse de calcaire et devint ce que l’on appelle aujourd’hui l’Edicule (ou Adicula), Constantin fit construire une coupole avec la basilique.

Plusieurs fois au cours de l’histoire, l’église du Saint-Sépulcre sera détruite puis reconstruite jusqu’à finalement être telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Des visions différentes pour les catholiques et les protestants

Malgré les différentes preuves archéologiques (tombes de l’époque de Jésus sous la Basilique, datation d’une inscription sous l’enceinte…) et la tradition forte de pèlerinage sur le même site depuis des siècles qui permettent au monde du christianisme de définir de manière définitive que l’Église du Saint-Sépulcre est le lieu de crucifixion, mort et résurrection du christ, les protestant eux, ne reconnaissent pas le Saint-Sépulcre mais le site de “La tombe du Jardin”. Il s’agit d’un jardin avec une tombe creusée dans la roche, de même que décrit dans les évangiles : Joseph d’Arimathée possédait le jardin où se trouvait la tombe de Jésus avant sa résurrection.

Ainsi, bien que nous ne puissions à ce jour certifier à 100% la localisation exacte du lieu de la crucifixion du Christ et de la mort de Jésus, il est incontestable que l’Église du Saint Sépulcre fut le lieu identifié depuis l’an 326.